Un jardin en terrasses

Un jardin en terrasses

Le terrain à l'arrière de l'habitation, sur lequel ouvrent largement les baies du séjour et la terrasse, est en pente, de forme triangulaire, simplement enherbé et délimité par une haie épaisse. L'accès pour un engin mécanique est compliqué. Les attentes des propriétaires : animer cet espace tout en gardant une grande surface de pelouse, aménager la pente en créant des terrasses, utiliser des végétaux au port souple et naturel dont quelques beaux spécimens et intégrer un petit potager.

L'étude paysagère permet de préciser et faire évoluer ce projet. La conception débute par un plan de principe où l'espace est dessiné dès le départ de façon à présenter 3 niveaux plats soutenus par des traverses de châtaignier ancrées verticalement. Les terrasses obtenues sont engazonnées et desservies par une allée en pente douce (elle aussi engazonnée) à droite et des emmarchements en traverses posées à plat à gauche et au centre. Les lignes courbes ont été privilégiées. Les haies servent de fond végétal à un grand massif périphérique ondulant tout autour du jardin, ponctué sur la droite par trois carrés potagers. L'idée initiale d'ajouter un petit bassin a finalement été abandonnée pour un second petit massif en goutte d'eau faisant pendant à un autre petit massif de même forme. Une arche en perches de châtaignier simplement écorcées accueillent des plantes grimpantes et marque le passage d'une terrasse à l'autre.  Quelques poteaux, de châtaignier toujours, structurent les massifs. Une palette végétale détaillée est présentée et discutée.

Le projet est finalisé au cours de l'automne 2022 ; les travaux s'exécutent en décembre : une petite pelle mécanique est hissée pour le terrassement, une cabane vétuste démolie et évacuée, les soutènements, tous en traverses de châtaignier à la verticale, sont installés profondément sur sable damé. Le même bois est utilisé pour les marches, arche et carrés potagers.

Côté végétaux, deux beaux sujets déjà bien développés ont été choisis : un érable japonais, Acer palmatum ‘Deshojo’, de 150/175 cm et un magnolia loebneri  'Léonard Messel' de la même taille. L'érable 'Deshojo' a un port plutôt  globuleux, d'environ 3m de haut à l'âge adulte, sa saisonnalité est très marquée avec des feuilles qui débourrent rouge au printemps, puis deviennent rosées, puis bronze et vert moyen en été et finissent rouge flamme en automne. Le magnolia 'Léonard Messel' est un magnolia caduc aux grandes fleurs printanières étoilées lilas à rose clair, les bourgeons floraux blanc soyeux rendent ce petit arbre décoratif même en hiver. D'autres plantes de terre de bruyère les accompagnent, hortensias et nandinas, ainsi que des fougères, graminées, bambous non-traçants (Fargesia angustissima), des vivaces méditerranéennes parfumées (helichrysomes, lavandes et sauges), des vivaces aériennes (epimediums, gauras, verveines) et quelques bulbes pouvant se naturaliser.

Les végétaux plantés, les massifs sont paillés de mulch de châtaignier. Le dernier poste est la pose d'un gazon précultivé en rouleau, tout semis étant impossible à cette période hivernale et le fini de ce type de pelouse étant esthétiquement appréciable.

Un retour sur place dix-huit mois plus tard montre que le châtaignier a pris sa couleur définitive grisée, le paillis de même. Les végétaux et le gazon se sont bien installés.